L'exploitation d'une cabine de cryothérapie azote nécessite de mettre en place des dispositifs de sécurité nécessaires pour assurer le bon déroulement des soins.
Etat des lieux
Depuis la création de sa première cabine de cryothérapie azote, notre fabricant, CRYO MANUFACTURING a toujours intégré des exigences de sécurité maximum dans ses équipements.
Au lancement de BLC SYSTEM début 2016, nous avons immédiatement remarqué que la plupart des cabines de cryothérapie azote importées présentaient des risques importants en raison de l'absence de dispositifs de sécurité tels que les oxymètres. Depuis 2018, nos concurrents ont réorienté un peu leurs discours pour prendre en compte ce critère qui reste majeur pour assurer la sécurité des praticiens, comme des utilisateurs. Pour autant la réalité montre que les équipements ne sont pas encore au niveau exigé par les fournisseurs d'azote les plus exigeants.
Et certains fabricants ou distributeurs ont même tendance à faire du zèle en revendiquant des dispositifs de sécurité qui n'ont pas réellement d'intérêt.
Alors, quels sont les dispositifs de sécurité réellement nécessaires ?
Pour bien comprendre, rappelons qu'il existe 2 types de risque liés à l'utilisation de l'azote :
Nous n'aborderons pas ici les risques liés à la pratique de la cryothérapie corps entier, indépendants des équipements. Ils sont évidemment en prendre en compte. Nous formons nos clients à la connaissance et l'identification des contres-indications de ce soin.
Parer aux risques de brulures
L'azote liquide est stocké dans une cuve, à une température de l'ordre de -196°C.
L'opérateur de la cabine doit de son côté se protéger lorsqu'il manipule la cuve ou le flexible d'azote. Il doit porter des gants, et des lunettes de protection.
L'utilisateur doit rentrer dans l'enceinte de soin en portant impérativement des gants, des sous-vêtements, des chaussettes, et des chaussons. Il doit également éviter de s'appuyer sur les parois de l'enceinte de soin qui sont très froides, et bien souvent couvertes de givre.
Ces 2 premiers points sont indépendants de l'équipement lui-même.
Côté équipement, la conception de la cabine doit éliminer tout risque d'injection d'azote sous forme liquide dans la cabine, et il doit pouvoir gérer l'injection d'azote gazeux de manière raisonnée. Nos cabines intègrent un dispositif de sécurité pour le premier point. Une zone tampon de froid équipée d'un capteur de température est utilisée pour prévenir de ce premier risque. L'injection d'azote gazeux est piloté par un calculateur qui injecte juste la quantité nécessaire à maintenir le flux gazeux à la température de consigne choisie.
Parer aux risques d'asphyxie
Rappelons que l'azote est un gaz incolore et inodore, et qu'il constitue environ 80% de notre atmosphère. Si le risque d'asphyxie existe dans un espace fermé c'est parce que sa diffusion en grande quantité induit une diminution du taux d'oxygène de la pièce. Il faut dire qu'un litre d'azote sous forme liquide produit 680 litres d'azote gazeux. Rappelons qu'une séance de cryothérapie corps entier utilise selon les équipements entre 8 et 20 litres d'azote liquide (en intégrant la phase de mise à froid, et la séance elle-même) : de quoi produire entre 5,5 et 13,5 m3 d'azote gazeux.
Si nous prenons un cas typique d'espace de cryothérapie de 15 m2 soit un volume d'environ 36 m3. À ces 36 m3 correspondent environ 7,2 m3 d'oxygène dans la pièce. L'on voit bien que le risque de baisse du taux d'oxygène de la pièce est inévitable si les bons dispositifs ne sont pas mis en place.
Quel que soit l'équipement et son niveau de sécurité, un espace de cryothérapie se doit d'être doté d'un extracteur d'air dédié à la pièce utilisée. Il sera dimensionné sur nos conseils pour permettre le renouvellement de l'air de la pièce entre 5 et 17 fois par heure. Nous avons malheureusement constaté sur une installation concurrente que la bouche d'extraction de l'extracteur d'air était positionnée au plafond. C'est une hérésie, et c'est contre productif. L'azote étant plus lourd que l'air il est impératif de positionner l'extraction au niveau du sol.
Et que penser des cabines qui ne sont pas raccordées à l'extérieur de la pièce ? Malheureusement ces équipements existent toujours. La conséquence est que l'intégralité de l'azote consommé pour les séances se diffuse dans la pièce. Dans ce ce cas, la seule solution est de surdimensionner la puissance de l'extracteur d'air.
En pratique nos cabines disposent de 1 ou 2 sorties, et donc de 1 à 2 extracteurs dédiés, à raccorder vers l'extérieur. Ces sorties sont utilisées dans 2 cas : en permanence pendant la séance pour évacuer vers l'extérieur la brume d'azote qui s'échappe par le haut de l'enceinte, et en cas d'arrêt d'urgence pour extraire l'azote restant dans l'enceinte de soin.
Toutes nos cabines intègrent systématiquement un oxymètre fixe professionnel. Il ne s'agit pas d'une option mais d'une obligation pour nous comme pour le fabricant. Cet oxymètre relève en permanence le taux d'oxygène de la pièce. Par prudence nous le fixons sur l'un des murs de la pièce à une hauteur inférieure à 1 mètre. Pour rappel, l'azote étant plus lourd que l'air le taux d'oxygène est plus faible en partie basse.
Si le taux d'oxygène ainsi mesuré atteint 18% (contre 20,9% en temps normal), nos cabines protègent les occupants en :
- actionnant ses extracteurs d'azote pour évacuer vers l'extérieur,
- stoppant la cabine et le soin, comme dans le cas d'un arrêt d'urgence.
Il est à noter que la plupart des cabines concurrentes :
- sont rarement équipées d'un oxymètre fixe,
- que si elles en ont un, elles se contentent de déclencher une alerte sonore. Ce comportement n'a pas de sens : en cas de défaut d'oxygène dans la pièce l'opérateur et le patient auront les mêmes vertiges, et risquent de s'effondrer au sol en même temps. Il faut donc impérativement que la cabine puisse prendre la main sans attendre une réaction humaine.
Nous proposons en complément un oxymètre portable (en option sur nos équipements les moins chers), que l'opérateur fixe à sa poche et qui l'alertera avant l'arrêt de mise en sécurité de la cabine décrit ci-dessus.
Nous avons fait le tour des dispositifs indispensables.
Un autre capteur peut cependant se révéler utile même si il ne rentre pas directement dans les préoccupations de sécurité : le capteur de porte qui détectera l'ouverture des portes de la cabine pour stopper le soin.
Certaines cabines proposent un autre capteur : le capteur de présence, et en font un argument commercial important. Pour tout vous dire, notre fabricant a fait le choix de supprimer ce capteur qui était en place sur ses premiers modèles de cabine. Il présente dans les faits plus de problèmes que d'intérêt. En effet, en cas de chute de la personne dans l'enceinte de soin, les portes de nos cabines s'ouvriront, car elles ne sont retenues que par des aimants ! De plus l'usage d'une cabine de cryothérapie doit impérativement se pratiquer en présence d'un opérateur qui discute avec l'utilisateur, et surveille aussi ses réactions. Il est inutile de placer un capteur de présence dans ses conditions. Si un capteur de présence est disponible il ne peut avoir d'intérêt que si il déclenche l'arrêt du soin. Or un mouvement inattendu de la personne dans la cabine peut faire réagir ce capteur et stopper le soin. Une cabine bien conçue est une cabine qui intègre les capteurs nécessaires et suffisants à son fonctionnement optimal et à la sécurité absolue des utilisateurs. Il est important de noter qu'un capteur est un élément relativement fragile. En cas de détérioration certains capteurs bloquent le fonctionnement de l'équipement : ce qui vient confirmer notre conseil de bon sens : ne garder que les capteurs nécessaires et suffisants.